La semaine dernière, nous avons passé en revue un certain nombre d’ingrédients réputés pour booster les taux de testostérone dans l’organisme, et qui s’avéraient effectivement efficaces.

Aujourd’hui, nous allons nous pencher sur les substances qui, contrairement aux annonces, ne semblent pas donner de résultats concluant pour augmenter les taux de cette hormone, et qui sont donc bien en peine de nous aider à prendre du muscle.

Boosters de testostérone – Les ingrédients qui ne marchent pas

1. Tribulus Terrestris :

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Le Tribulus est une plante très populaire en Asie, notamment en Chine ou en Inde, où elle est utilisée pour ses propriétés supposées androgéniques.
Cet usage traditionnel vise habituellement à traiter les problèmes d’ordre sexuel ou prostatique.
En effet, le Tribulus augmenterait les taux de testostérone dans l’organisme, renforcerait la qualité et la motilité des spermatozoïdes, élèverait la libido et améliorerait les performances sexuelles.

Les effets du Tribulus proviendraient de son principal agent actif, la protodioscine, mais contient également des phytostérols.
La protodioscine agit de manière indirecte sur le taux de testostérone en augmentant la production d’hormone LH, ce qui va provoquer une hausse de la production de testostérone par l’organisme.

Des études scientifiques ont été menées et ont montré que le Tribulus est efficace en cas de déficience du taux de testostérone, mais inefficace sur des sujets sains ne présentant pas de déficience.
De même, une étude sur des bodybuilders sains a montré qu’après 8 semaines de supplémentation en Tribulus couplées à un entraînement intensif, aucune hausse du taux de testostérone n’a eu lieu.

L’action postive  du Tribulus sur la libido a été, là encore, démontrée chez les sujets présentant une déficience mais pas chez les sujets sains.

On pourrait aisément en conclure que le Tribulus s’avère en réalité inefficace pour booster le taux de testostérone.
De nombreux témoignages d’utilisateurs viennent confirmer cette impression, avec une absence d’effets ressentis malgré une supplémentation en tribulus.

2. Maca :

maca

La maca est utilisée pour augmenter la vigueur sexuelle, et aurait donc probablement un effet sur la production de testostérone de l’organisme.

Cependant les données scientifiques restent incertaines et la reconnaissance populaire mériterait d’être mieux étoffée par la recherche.

3. Mangoustan :

mangoustan

On trouve parfois cet extrait de plante dans les boosters de testostérone. Très à la mode depuis quelques années, supposé avoir d’incroyables propriétés anti-oxydantes et anti-inflammatoires également.
Une étude effectuée sur des rats a montré qu’une supplémentation en mangoustan provoque une augmentation de la quantité de spermatozoïdes.

Cela irait-il dans le sens d’une hypothèse présentant le mangoustan comme ayant des effets sur la production de testostérone ? Rien n’est moins sûr.
Ce qui est certain à ce jour, c’est que les données scientifiques actuelles en sont à l’état de préliminaires, tant en ce qui concerne ses propriétés anti-oxydantes que ses effets hyptothétiques sur la testostérone.

4. Phytostérols :

phytosterols

Il s’agit de stérols issus de plantes, équivalents du cholestérol dans le règne végétal.
Ces molécules ont la capacité de maintenir les membranes cellulaires comme le fait le cholestérol chez l’être humain.
Parce que le terme stérol ressemble à stéroïde, les phytostérols ont été, et sont encore, commercialisés par certaines compagnies comme des substances anaboliques.

Reprenons quelques bases, pour bien comprendre : le premier stéroïde a avoir été produit est la cortisone, en appliquant des enzymes à un des éléments constituant de l’igname sauvage, la diosgénine.
Les scientifiques ont par la suite découvert qu’en appliquant certains enzymes à la diosgénine, ils étaient capables de produire des hormones stéroïdes, comme la testostérone par exemple.
Le problème dans la commercialisation des stérols de plante, et ce que les fabricants ont une fâcheuse tendance à omettre, c’est que le corps humain de contient pas les enzymes nécessaires à la conversion de ces stérols en hormones stéroïdes actives.

A ce jour aucune étude n’a pu étayer l’hypothèse de l’effet booster de testostérone des phytostérols.

5. Citrate de boron :

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L’acide borique est supposé favoriser la croissance musculaire et l’augmentation du taux de testostérone.
Cependant je n’ai pas trouvé de source fiable permettant d’étayer cette hypothèse.

6. Mucuna Pruriens : 

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L’extrait de mucuna pruriens contient de la levodopa, ou L-dopa, qui n’est autre que la dopamine dont notre cerveau, notamment, a besoin.
L’hypothèse avancée par les chercheurs est que la L-dopa permet d’augmenter la quantité de dopamine dans le corps, qui à son tour va contrer les effets suppressifs de la prolactine sur la libido et la testostérone.

Par contre, des preuves scientifiques manquent encore cruellement, car cette plante a encore été très peu étudiée.

7. 25R-X et 25R-Diol :

On trouve parfois ces deux ingrédients dans la formulation de certains boosters de testostérone.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que ces substances savent garder le mystère, car il est bien difficile de trouver des informations à leur sujet !

Des questions d’utilisateurs aux fabricants utilisant ces ingrédients ont montré un manque de transparence de la part de ces derniers, qui à mon sens relève d’une forme de malhonnêteté quand on connaît l’impact de ces produits sur l’organisme, mais aussi l’importance de ce type de complément pour les adeptes des sports intenses.

Je vous conseille donc de vous tenir éloignés de ces deux pseudo-ingrédients.

8. Massularia Acuminata :

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Il s’agit d’une herbe dont l’usage est reconnu pour augmenter le taux de testostérone et améliorer la libido.
La Massularia Acuminata serait également connue pour élever les taux d’hormone LH.
Malheureusement les propriétés de cette plante n’ont été étudiées que sur les animaux.

Des réplications, et des extensions sur l’humain sont encore nécessaires pour rendre cet ingrédient scientifiquement prouvé.

9. Nelumbo Nucifera :

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Il s’agit de l’extrait de lotus, utilisé dans la médecine chinoise notamment pour ses propriétés anti-obésités et anti-estrogènes.
Cette dernière vertu du Nelumbo Nucifera nous intéresse tout spécialement en tant qu’adeptes de la musculation, car une supplémentation booster de testostérone induit la conversion d’une partie de cette hormone en œstrogène, par aromatase.
Trop d’œstrogènes dans le corps signifie potentiellement un gain de masse graisseuse et une perte de muscle, voire un risque accru de cancer.

L’extrait de Nelumbo Nucifera pourrait contrer ces effets secondaires.
Cependant à noter qu’ici aussi les preuves scientifiques manquent à l’appel…

10. Muira Puama :

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Surnommée Bois de la Puissance, l’extrait de cette plante originaire d’Amazonie est réputé pour augmenter la libido et la capacité érectile.
On peut lire un peu partout que cet ingrédient est prouvé scientifiquement, grâce à une étude clinique menée par J. Waynberg de l’Institut de Sexologie de Paris, et ayant montré une augmentation de la  libido chez 62% des participants, et une meilleure érection chez 51%.

En grattant un peu, il s’avère qu’un petit coup de fil au dit professeur de la part du site passeportsanté.net a révélé que cette étude n’a pas été menée à son terme…

Enfin, les autres études sur le sujet ne correspondent pas aux exigences minimales pour la recherche scientifique. On en reste donc à l’usage populaire.